MODEFY – Un an après

Un an après, bilan et perspectives

2021, année de mise en place du programme Modefy, permet d’enrichir nos connaissances génétiques, technologiques et biologiques

Après une reprise des travaux de sélection jaunisse depuis 2015 en milieu contrôlé, 2021 a vu le démarrage au sein du groupe Deleplanque des travaux de sélection jaunisse en plein champ. Pour cette première année et dans notre objectif d’identifier des tolérances aux différents virus de la jaunisse, nous avons mobilisé une large diversité de matériel se composant :

• d’une collection d’hybrides
• d’une large collection représentative de la diversité génétique du genre Beta que nous appelons accessions betteravières

L’ensemble de ce matériel génétique a pu, grâce à la maîtrise de l’élevage de pucerons, être testé en conditions inoculées.

Aujourd’hui les enseignements au sein du groupe Deleplanque sont très positifs. Pourquoi ?

Premièrement parce que les inoculations en plein champ ont bien fonctionné : nous avons obtenu une pression jaunisse forte et homogène dans nos champs d’essais. C’était un prérequis pour sélectionner les plantes tolérantes aux différents virus de la jaunisse.

Ensuite, parce que ces travaux nous ont permis d’identifier ou de confirmer au sein de notre matériel existant des candidats présentant une tolérance partielle à un ou plusieurs virus de la jaunisse.

Enfin, parce que nous avons observé une très forte variabilité génétique au sein des accessions betteravières. Nous avons déjà sélectionné plusieurs dizaines de candidats.

La sélection sur les hybrides et les accessions a été opérée grâce à la collecte rigoureuse et hebdomadaire par les équipes Modefy d’informations en cours de végétation pour caractériser le comportement des candidats : 

• Prélèvements d’échantillons pour mesure de charge virale par PCR
• Notations des symptômes
• Réalisation de mesures hyper-spectrales

Mesures se concluant par une donnée de rendement sur l’ensemble des hybrides.

Quelles sont les perspectives à court terme ?

Actuellement, les candidats sélectionnés issus des hybrides ou des accessions font l’objet d’un travail de mapping afin d’identifier les gènes responsables des différents niveaux de tolérances observés. A ce stade, nous pensons au sein du groupe Deleplanque que les tolérances sont d’ordre multigéniques – on parle de tolérance quantitative.

L’identification rapide de ces gènes nous permettra de les intégrer systématiquement dans notre matériel élite afin de consolider leurs tolérances.

Aujourd’hui, retenons que des variétés actuelles combinent des bons niveaux de tolérance à la jaunisse avec d’autres traits : cercosporiose, nématodes, FPR.  Cela nous permet d’envisager sereinement la transition avant l’arrivée à court-terme d’une nouvelle génération de variétés à la tolérance consolidée.

Paul Edeline – responsable développement betterave