Louis a semé 20 ha de charcot en 2018, qu’il livrera à la sucrerie de Chevrières. Il répond aux questions de Patrick de Bussy.
Louis, pouvez-vous nous présenter votre exploitation agricole ?
C’est une exploitation familiale. La famille Ferry y est présente depuis plusieurs générations, de père en fils. La culture de la betterave sucrière y occupe une place importante. En 2018, j’ai semé 125 ha de betterave. Dans la rotation, la betterave revient tous les 4 ans selon les parcelles. Les autres cultures présentes sont pour 50 % des céréales, puis des légumes industriels, de la pomme de terre fécule et du colza.
Sur quels critères choisissez-vous vos variétés de betterave ?
Les critères sont basés sur une réflexion agronomique en fonction des facteurs limitants des parcelles, tout en gardant une vraie diversité génétique afin de répartir d’éventuels risques. Cela contribue aussi aux travaux de recherche des sélectionneurs dont nous avons besoin pour assurer la pérennité de cette culture dans notre contexte.
La culture de la betterave sucrière étant présente depuis très longtemps à Beaurain, nous avons utilisé des variétés tolérantes à la rhizomanie à la fin des années 90. Cela nous a permis de faire progresser nos rendements de manière significative.br/> Suite à la découverte de la présence de nématodes dans certaines parcelles, nous avons commencé progressivement, il y a 6 ans, à introduire des variétés doubles tolérantes à la rhizomanie et aux nématodes. Le choix à l’époque n’était pas très diversifié.
En 2018, vous avez retenu sur une partie de votre surface notre variété double tolérante charcot. Pouvez-vous nous décrire son comportement depuis les semis ?
Effectivement, suite aux différents conseils et résultats d’essais publiés lors de la récolte 2017, j’ai remarqué les très bonnes performances de charcot en terrain infesté de nématodes. Souhaitant introduire une nouvelle variété, j’ai donc semé 24 unités de charcot que la sucrerie de Chevrières m’a fournies.
Suite au semis réalisé le 5 avril, la levée a été très rapide et j’ai constaté déjà au stade 4 feuilles une régularité et une homogénéité entre les plantes sur le rang. Malgré une date de semis décalée par rapport aux années précédentes, la vitesse de couverture de charcot a été dynamique et le bouquet foliaire couvrait la parcelle vers le 25 mai. C’est un détail mais cela contribue à renforcer l’efficacité du dernier herbicide et la parcelle est restée propre.
Durant l’été, je n’ai eu aucune montée à graines et après 2 fongicides, appliqués le 10 août puis début septembre, je constate aujourd’hui que le feuillage est sain.
Dans le contexte particulièrement sec de cet été et ayant la possibilité d’irriguer, j’ai mis 35 mm le 15 août puis 35 mm le 27 août sur 15 ha. Il sera intéressant de comparer à l’arrachage le rendement entre les 15 ha irrigués et les 5 ha non irrigués.
Merci Louis pour ce témoignage. Nous attendons maintenant les résultats après la réception de charcot.
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